CADAVRES EXQUIS MÉTROPOLITAINS
dans le cadre du projet La lecture par nature
Contribuer à l’émergence sensible de la Métropole Aix-Marseille Provence par un appel à création collective de Cadavres Exquis Métropolitains est pour moi un acte tout autant artistique que politique.
C’est la confirmation que la construction d’une métropole n’est pas qu’affaire de mises à l’échelle, d’effacements de prés carrés ni d’enjeux financiers mais bien aussi une projection vers un territoire où la langue, l’imaginaire et l’usage sont pièces maîtresses.
Cadavres Exquis Métropolitains est un appel au jaillissement poétique ouvert à tous et plus particulièrement aux habitants de la Métropole Aix-Marseille Provence via le réseau des médiathèques. Au-delà de la sphère internet, ces Cadavres Exquis Métropolitains prendront corps par l’inscription d’une sélection de ceux-ci dans l’espace public aux abords des 6 médiathèques partenaires lors de la manifestation La lecture par nature.
Aussi, souhaitons que Cadavres Exquis Métropolitains inaugure dans l’espace public les premiers tracés d’un nouvel espace littéraire, La ville à livre ouvert, qui constitue une des orientations phare de Karwan.
Karelle Ménine et Germain Prévost, alias iPin, profilent le tandem d’artistes idéal pour ici mettre en œuvre ce projet ; Zinc et Urban Prod des partenaires précieux. Je les remercie très sincèrement de leur contribution.
Anne GUIOT, directrice de KARWAN
Plaçant au cœur de sa politique culturelle, la lecture publique et le réseau des bibliothèques et médiathèques, la Métropole Aix-Marseille Provence a initié, via un appel à projets lancé auprès des acteurs culturels de son territoire, la manifestation La Lecture par nature qui aura lieu du 24 octobre au 18 novembre 2017.
Dans ce cadre, Karwan propose de réinvestir le jeu poétique, inventé par les Surréalistes, du cadavre exquis : composer une phrase par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles ne puisse tenir compte des collaborations précédentes. Pour mémoire, la première phrase qui en résulta et qui donna le nom à ce jeu fut « Le cadavre-exquis-boira-le vin-nouveau ».
Ce projet est conçu pour à la fois investir l’échelle métropolitaine via le net et s’ancrer dans 6 villes (Bouc-Bel-Air, Gardanne, Istres, Lançon-Provence, Marseille et Meyrargues) via leur bibliothèque ou médiathèque, et passer du virtuel à des ateliers littéraires et graphiques puis à la mise en scène des mots dans l’espace public, aux abords des médiathèques.
Pour ce faire, Karwan s’est associé à 2 artistes (Karelle Ménine et Germain Prévost alias Ipin) qui, après avoir collaboré avec Karwan à l’élaboration de la règle du jeu et mené les ateliers dans les médiathèques partenaires, auront pour mission de faire une sélection parmi tous les cadavres exquis produits et de les inscrire artistiquement dans l’espace public.
Cadavres Exquis Métropolitains est un processus en 3 étapes :
1 – De septembre à novembre 2017 : activation de ampm.cadavresexquismetropolitains.fr pour inciter à la création de cadavres exquis à l’échelle métropolitaine puis rendre compte du développement physique du projet sur les villes investies.
2 – Du 14 au 26 octobre 2017 : ateliers de jeux graphiques et littéraires
Ces ateliers se déroulent en deux temps (2 demi-journées) avec un même groupe de 10 participants. Les 10 participants sont appelés à lire chacun, avant la tenue des ateliers, 1 des 10 livres sélectionnés par leur médiathèque. Ces lectures serviront de matériau d’imaginaire nourrissant la composition des cadavres exquis qui seront réalisés.
3 – Du 24 octobre au 18 novembre : une sélection de cadavres exquis sera inscrite artistiquement aux abords des médiathèques. 3 jours d’écriture à la main seront réalisés par les artistes pour chacune des 6 médiathèques avec un temps de convivialité et d’échange.
Placer de la littérature dans l’espace public, c’est travailler le corps spatial de la ville, c’est inviter à une lecture, c’est soulever une curiosité, c’est prendre place dans un espace commun comme un mot prend place sur une page. Il ne s’agit en rien d’envahir une ville de mots, mais bien de venir y placer un écho de poésie :
« Pour que la littérature mette en mouvement un territoire, il faut que ce territoire soit labouré par elle et non qu’elle y soit simplement poliment invitée ».
Ménine K., 2016, La Phrase, une expérience de poésie urbaine. Paris - Gallimard/Alternatives